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1. Le conte un support authentique pour lâacquisition dâun savoir culturel 1Lâadaptation dâun conte dans une langue et culture Ă©trangĂšres tĂ©moigne des impĂ©ratifs idĂ©ologiques, linguistiques et socioculturels auxquels toute culture est confrontĂ©e Ă un moment donnĂ© de son histoire, de mĂȘme que du rapport dâinterculturalitĂ© qui subsiste entre la culture qui adapte et celle qui est Ă lâorigine du conte. Le caractĂšre socio-historique des contes 2Câest Charles Perrault qui donna naissance Ă la littĂ©rature Ă©crite des contes, dont la grande majoritĂ© avait Ă©tĂ© transmise oralement. Avant Perrault, de nombreux contes Ă©taient dĂ©jĂ connus en France et rĂ©pandus dans Les Contes de ma mĂšre lâOye, mais on les connaissait aussi en Italie, en Chine, et dans quelques pays africains. Les chercheurs ont longtemps pensĂ© que les contes Ă©taient originaires de lâInde et quâils immigrĂšrent » en lâEurope occidentale au Moyen-Ăge, mais des Ă©tudes rĂ©centes situent lâorigine des contes dans lâAntiquitĂ©, particuliĂšrement dans lâAncienne Ăgypte. Les thĂšmes abordĂ©s Ă©voquaient la survivance de rites anciens disparus, tels les rites saisonniers ou initiatiques. Du point de vue interculturel, lâĂ©volution thĂ©matique des diffĂ©rentes variantes des contes tĂ©moigne de lâĂ©volution des mĆurs, des coutumes, des besoins et des croyances, de mĂȘme que beaucoup de contes ont aussi Ă©tĂ© remaniĂ©s en fonction des considĂ©rations artistiques des diffĂ©rentes Ă©poques. Dâautres, qui reprennent des motifs paĂŻens, soulignent, en revanche, la rĂ©sistance de certaines coutumes populaires en dĂ©pit de la victoire du christianisme. 3Les contes sont le tĂ©moignage de la vie sociale dâune Ă©poque. Ils jouaient un trĂšs grand rĂŽle dans la vie quotidienne de la population des campagnes ils accompagnaient les travaux, les veillĂ©es, servaient de reconnaissance identitaire entre les gens dâune mĂȘme communautĂ©. Les paysans, sâils Ă©taient analphabĂštes, nâĂ©taient pas incultes pour autant. Ils se cultivaient au contact des classes sociales supĂ©rieures et grĂące Ă la littĂ©rature de colportage. Vivant dans un monde mĂ©connu et sous la domination des classes privilĂ©giĂ©es, ils manifestaient leurs croyances, leurs superstitions, leurs coutumes Ă travers le folklore fĂȘtes, chansons, cĂ©rĂ©monies, contes⊠De nos jours, nous nâinterprĂ©tons pas les contes comme nos ancĂȘtres le faisaient au 17e siĂšcle les contes Ă©taient anxiogĂšnes, la manifestation du merveilleux nâavait alors aucune explication rationnelle et scientifique, comme le dĂ©montrent aujourdâhui les recherches en psychologie de lâenfance. Perrault nous livra des tĂ©moignages de son Ă©poque en faisant figurer dans ses Contes, la Cour, la ville et la campagne. 4ParallĂšlement, les contes tĂ©moignent aussi de lâidĂ©ologie et des mĆurs dâune Ă©poque. Quand Perrault publia ses contes en 1697, il existait dĂ©jĂ de nombreuses variantes qui lâobligĂšrent Ă effectuer des choix. En ce qui concerne Le Petit Chaperon rouge, il semblerait que les diffĂ©rentes versions remontent au haut Moyen-Ăge. Dans lâune dâelle, le loup fait manger de la chair de la grand-mĂšre au Petit Chaperon rouge. Perrault ne reprit pas cette version latine du conte, car la fin aurait Ă©tĂ© ressentie comme trop atroce par des enfants vivant sous lâAncien RĂ©gime. Câest Ă©galement pour des raisons de biensĂ©ance que lâAcadĂ©micien Ă©carta la version cannibale, inadaptĂ©e Ă la sociĂ©tĂ© de lâĂ©poque. Les contes se situent toujours dans un univers culturel dans lequel connaissances et croyances entretiennent certains rapports. Perrault prĂ©fĂ©ra ne pas aller Ă lâopposĂ© du goĂ»t, des prĂ©jugĂ©s et des idĂ©es morales des hommes de son temps en modifiant ou supprimant des passages trop cruels, irrationnels voire choquants. Câest Ă©galement pour des raisons dâinadaptation que Perrault ne retint pas la version alsacienne du conte dans laquelle le loup meurt et les personnages sont sauvĂ©s. Une fin heureuse aurait rendu impossible la moralitĂ© de lâhistoire, indispensable aux contes dâavertissement » que Perrault destinait aux enfants et dans lesquels la vertu est rĂ©compensĂ©e et le vice puni. Cette suppression rĂ©vĂšle le renoncement explicite de lâĂ©crivain aux contes merveilleux et surrĂ©alistes qui, Ă son Ă©poque, Ă©taient considĂ©rĂ©s comme rĂ©volus et Ă©taient de plus rĂ©prouvĂ©s par lâĂglise, trĂšs attentive aux Ă©crits des savants et aux autres hommes de lettres. On retrouve dans lâĆuvre de Perrault la coexistence de la science, de la religion, de la connaissance et de lâancrage des traditions et du folklore de son siĂšcle. Lâempreinte socioculturelle et sociolinguistique de la langue 1 Les premiĂšres Ă©ditions Ă©trangĂšres des Contes 1729, Ă©dition anglaise, Histories, or Tales of past ... 5Les Contes de Perrault donnĂšrent lieu Ă de nombreuses traductions et certaines ont connu une plus grande notoriĂ©tĂ© que dâautres1. Câest le cas du Petit Chaperon rouge des FrĂšres Grimm 1812, la version la plus rĂ©pandue dans le monde. 6La traduction des Contes en diffĂ©rentes langues se prĂȘte fort bien Ă une approche pĂ©dagogique, parce quâelle fait ressortir lâempreinte culturelle de la culture qui traduit ». En effet, la langue rĂ©vĂšle une adaptation intentionnelle du lexique et des expressions langagiĂšres propres Ă la langue source. Tout comme Perrault littĂ©rarisa » les contes de voie orale en les adaptant Ă la langue/culture de son Ă©poque, les cultures Ă©trangĂšres adaptĂšrent elles aussi les Contes Ă leur propre culture. Elles le firent au moyen de la traduction, mais aussi en y ajoutant les variantes de contes spĂ©cifiques de leur aire culturelle. La lecture dâun ensemble de contes Ă©trangers peut, par consĂ©quent, rĂ©vĂ©ler des diffĂ©rences sur le plan lexical, morphologique et thĂ©matique. Certains passages sont effacĂ©s au profit dâautres, dâautres sont rajoutĂ©s. Ainsi, les modifications nous transmettent des informations culturelles intĂ©ressantes sur la culture Ă©trangĂšre. 7Ces remarques sur la langue concernent Ă©galement la question de lâadaptation linguistique due aux modifications opĂ©rĂ©es dans le texte source. Les Contes de Perrault subirent plusieurs transformations selon les Ă©poques. Dans Cendrillon, par exemple, lâauteur parle dâune pantoufle de verre ». Ce matĂ©riau plutĂŽt fragile fut jugĂ© par H. de Balzac et par LittrĂ©, comme trop invraisemblable. Ils prirent alors la dĂ©cision de remplacer le mot par vair », fourrure de zibeline souple et rare, utilisĂ©e par les nobles. Le mot verre » tomba en dĂ©suĂ©tude et fut peu Ă peu remplacĂ© par vair » que lâon trouve dans maintes versions. 8Lâensemble des versions françaises et Ă©trangĂšres nous renseigne Ă©galement sur lâimportance de la littĂ©rature orale. De nombreux contes donnent des indications sur la façon dont le conte doit ĂȘtre lu. Ă lâorigine, les contes Ă©taient destinĂ©s Ă la lecture Ă voix haute. Petit Ă petit, quand la lecture silencieuse supplĂ©a la lecture oralisĂ©e, toutes les didascalies furent supprimĂ©es, de mĂȘme que les interjections et les onomatopĂ©es. Parfois, mĂȘme, les formes littĂ©raires furent remplacĂ©es par des expressions mieux adaptĂ©es Ă la langue orale, ce qui contribua Ă modifier le rĂ©cit original. Ă ces changements syntaxiques vinrent aussi sâajouter des changements de registre. Aujourdâhui, quâil sâagisse de la version française ou des versions Ă©trangĂšres, lâĂ©criture est adaptĂ©e Ă de jeunes lecteurs, ce qui trahit parfois le sens original du texte. 9NĂ©anmoins, les expressions et tournures de certains contes dâorigine trĂšs ancienne ont Ă©tĂ© maintenues pour leur caractĂšre ludique, donnant ainsi lieu Ă des comptines, des chansons qui existent encore de nos jours. Le lexique utilisĂ© offre Ă©galement de nombreux renseignements sur la culture anthropologique de lâĂ©poque, et notamment sur une culture en particulier. Cela est manifeste dans les traductions de type annexionniste qui autorisent lâadaptation linguistique Ă une aire culturelle en particulier. La culture littĂ©raire pour enfants 10La littĂ©rature pour enfants nâexistait pas sous lâAncien RĂ©gime. Des auteurs ont, certes, Ă©crit pour les enfants de naissance noble, mais, Ă cette Ă©poque, ces derniers Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des adultes. En fait, une forme de littĂ©rature destinĂ©e aux adultes plaisait aux enfants, les romans Ă©piques, en particulier. Cependant, il existait des contes pour enfants sous la forme de contes dâanimaux, de contes dâavertissement » et les fables. Les contes de voie orale Ă©taient destinĂ©s aux adultes. Câest en fait lâignorance des enfants et la crĂ©dulitĂ© des paysans qui firent que les contes du folklore servirent de bases Ă©ducatives pour les deux publics. Perrault, dans la version littĂ©raire du Petit Chaperon rouge, ne retint pas la version orale de la rĂ©gion de Colmar dont le dĂ©nouement heureux ne lui aurait pas permis dâintroduire sa moralitĂ© ». En tout cas, câest lâaccession des Contes au statut de produit Ă©ducatif qui fit le succĂšs populaire des Contes de Perrault, lorsque ces derniers cessĂšrent dâĂȘtre lus Ă la Cour. 2. Lâapproche contrastive du conte vers un savoir-ĂȘtre et un savoir-faire interculturels 11 Entrer » dans la culture Ă©trangĂšre exige une autonomie certaine sur le plan pĂ©dagogique. Rechercher, comparer, confronter, interprĂ©ter ou relativiser sont les bases de lâapprentissage culturel et interculturel⊠La naissance du Petit Chaperon rouge en France et en Allemagne 12AprĂšs la premiĂšre Ă©dition des Contes de Perrault, les publications furent trĂšs rĂ©guliĂšres 1707, 1724, 1742, 1777âŠ. Toutefois, au moment de la premiĂšre publication, coexistait dĂ©jĂ une vingtaine de versions orales, dont une douzaine de versions mixtes et deux versions fidĂšles au texte de Perrault. Ce nâest quâen 1745, puis en 1780 et 1790, quâapparurent les premiĂšres traductions en langue allemande. Sâil sâĂ©coula trente ans, câest que le français de cette Ă©poque nâĂ©tait parlĂ© que par les nobles et lâintelligentsia, mais il nây a aucun doute sur le fait que les Contes avaient Ă©tĂ© lus en français avant la publication allemande notamment par les gouvernantes françaises placĂ©es dans les maisons nobles ou bourgeoises. La littĂ©rature de colportage se rĂ©pandit jusquâau XIXe siĂšcle, mais la version Ă©crite des Contes gagna aussi la plupart des pays de tradition Ă©crite, comme lâItalie et la Prusse. Câest en partie pour ces raisons que les contes de tradition orale et les contes publiĂ©s sâinfluencĂšrent mutuellement pour donner naissance Ă des rĂ©cits combinant variantes orales et versions Ă©crites. Les FrĂšres Grimm publiĂšrent leur premier recueil de contes trois volumes en 1812 sous le titre de Kinder- und HausmĂ€rchen. La seconde publication eut lieu en 1815 et plusieurs versions se succĂ©dĂšrent jusquâen 1857. 13Les FrĂšres Grimm ne sâintĂ©ressĂšrent pas seulement aux Contes dĂ©jĂ publiĂ©s par Charles Perrault, mais firent aussi et surtout la collecte de contes de tradition orale colportĂ©s. Trois personnes jouĂšrent un rĂŽle considĂ©rable dans cette recherche la gouvernante Marie MĂŒller qui aurait fourni le quart des quatre-vingt-six contes du premier volume, ainsi que Dorothea Viehmann, la fille dâun aubergiste dâorigine huguenotte qui avait le français pour langue maternelle, et enfin Mme dâAulnoy, qui serait Ă lâorigine de plus de la moitiĂ© des Contes. 14Les Contes de Perrault renferment des traits spĂ©cifiques du gĂ©nie populaire français dont il attĂ©nue le merveilleux, fait disparaĂźtre les ĂȘtres fantastiques, les lutins et les magiciens qui peuplent les forĂȘts. Perrault humanise les personnages dans le but dâadoucir leur caractĂšre. Corollairement, lâĂ©crivain Ă©vite toute extravagance faisant preuve dâun esprit cartĂ©sien. En revanche, les Contes de Grimm sont caractĂ©risĂ©s par la prĂ©sence du merveilleux et dâĂ©lĂ©ments surnaturels qui tĂ©moignent des sphĂšres culturelles dont les contes, les lĂ©gendes et les rĂ©cits facĂ©tieux sont issus. 15En effet, la publication des Contes sâinscrivit dans un contexte de recherches plus ou moins Ă©rudites qui reposaient sur la littĂ©rature germanique ancienne. Au XIXe siĂšcle, la Prusse se dressa contre lâoccupation française. Elle se replia sur elle-mĂȘme, fut animĂ©e par une prise de conscience nationale et dĂ©mocratique et se mit en quĂȘte de son passĂ©. Cette recherche identitaire fut thĂ©orisĂ©e par la littĂ©rature romantique. Ce contexte national, voire nationaliste, fut essentiel dans la dĂ©marche des FrĂšres Grimm. Ils aspiraient Ă la reconstitution de lâancienne Germanie avec sa langue, sa religion, ses traditions mythiques et hĂ©roĂŻques, ses lois et ses coutumes et tentĂšrent de relier le passĂ© au prĂ©sent. Certains Contes furent mĂȘme rĂ©digĂ©s en dialecte. La France Ă©tait alors un pays dans lequel lâunitĂ© nationale Ă©tait acquise et oĂč lâindĂ©pendance nationale nâavait pas lieu dâĂȘtre revendiquĂ©e. Par consĂ©quent, les personnages des Contes de Grimm avaient pour la plupart connu un culte ou une rĂ©alitĂ© dans lâancienne religion germano-scandinave. Ce fut une des raisons majeures pour laquelle les FrĂšres Grimm, dĂšs la seconde Ă©dition de leurs Contes, supprimĂšrent les contes dâorigine Ă©trangĂšre et française, tels Le chat bottĂ© ou Cendrillon. 16Les FrĂšres Grimm remaniĂšrent les Contes dans la seconde Ă©dition sur le plan stylistique Ă©galement. Ils sâefforcĂšrent de garder la spĂ©cificitĂ© de la langue orale et de la lecture Ă voix haute en ajoutant des dictons, des onomatopĂ©es, des idiotismes propres aux jargons de certains mĂ©tiers. Ă partir de 1837, ils ajoutĂšrent des rĂ©flexions de plus en plus morales dans un dessein dâĂ©ducation nationaliste, ce qui correspondait aux prĂ©occupations moralisantes de leur Ă©poque, le Biedermeier ». Les auteurs supprimĂšrent alors des passages jugĂ©s trop violents pour les enfants. 17Le Petit Chaperon rouge nâappartient pas Ă la tradition orale allemande. La version de Perrault a Ă©tĂ© traduite par L. Thieck en 1800. Le conte a Ă©tĂ© transmis aux FrĂšres Grimm par Marie Hasenflug, dont le pĂšre Ă©tait prĂ©sident du Conseil de la Hesse et la mĂšre originaire dâune famille huguenote. Marie Hasenflug fut Ă©levĂ©e dans lâesprit français. Ce conte aurait donc dĂ» ĂȘtre supprimĂ© dans la seconde version des Contes, mais ce ne fut pas le cas. Les Grimm ont gardĂ© la version au dĂ©nouement heureux car il sâagissait Ă la fois de la version alsacienne du conte français et dâune contamination » du conte allemand Le loup et les chevreaux Der Wolf und die sieben jungen GeiĂlein. Ătude diachronique de la langue dans la version française du Petit Chaperon rouge 18Dans le manuscrit de 1695, le lecteur peut se rĂ©fĂ©rer Ă des indications de lecture comme On prononce ces mots dâune voix forte pour faire peur Ă lâenfant comme si le loup lâallait manger » qui renforce le caractĂšre du conte dâavertissement », destinĂ© aux enfants, de mĂȘme que des formulettes, des expressions pittoresques, telles Tire la chevillette et la bobinette cherra », pouvant faire figure de virelangue. Beaucoup de termes, pourtant dĂ©suets au XVIIe siĂšcle, rencontrĂšrent un succĂšs favorable auprĂšs du public, mĂȘme si Perrault dut modifier le texte dans la version littĂ©raire. La formulette le petit pot de beurre » donna lieu Ă un virelangue en vigueur au XIXe siĂšcle ou plus tĂŽt Petit pot de beurre, quand te dĂ©petitpotdebeurreras-tu ? Je me dĂ©petitpotdebeurrerai, quand tous les petits pots de beurre se dĂ©petitpotdebeurreront ». 2 On attribue la rĂ©daction originelle de la chanson Ă Françoise Giroud. 19On trouve aussi des traces de lâexpression Tire la chevillette et la bobinette cherra », notamment dans une chanson que les enfants chantaient dans les cours de rĂ©crĂ©ation des Ă©coles dans les annĂ©es 19402 Le Petit Chaperon rouge trottinait dans les grands bois,Quand, soudain, une ombre bouge,Câest le loup, le grand loup, Ă lâĆil sournois,Qui se dit en voyant la gamine,Jâai besoin de vitamines,Je fais faire un bon petit repas froidTire, tire, la chevillette, et la bobinette cherra⊠20Les Contes firent circuler beaucoup dâexpressions Ă travers les Ăąges que lâon redĂ©couvre aujourdâhui dans la langue orale, les bandes dessinĂ©es, les rĂ©pliques qui soulignent un trait dâhumour. Câest le cas de Anne, ma sĆur Anne, ne vois-tu rien venir ? » Barbe Bleue, reprise plusieurs fois dans la bande dessinĂ©e AstĂ©rix chez Rahazade 1987. 21Le vocabulaire dans Le Petit Chaperon rouge reflĂšte lâusage de la langue des diffĂ©rentes Ă©poques. Les Ă©diteurs ont progressivement procĂ©dĂ© Ă des interventions linguistiques pour faire disparaĂźtre certains mots ou tournures jugĂ©s obsolĂštes ou incomprĂ©hensibles. Des recherches menĂ©es dans la collection IdĂ©al chez Hachette autour des annĂ©es 1960 ont rĂ©vĂ©lĂ© plus de cent altĂ©rations de toutes sortes. Câest ainsi que lâĂ©noncĂ© de Perrault Sa mĂšre ayant cuit et fait des galettes » est peu Ă peu devenu Sa mĂšre ayant fait et cuit des galettes » ou plus simplement Sa mĂšre ayant fait des galettes ». La disparition du sens intransitif de cuire » anĂ©antit lâinformation culturelle qui renseigne sur le fait que le jour de la semaine destinĂ© Ă la fabrication et Ă la cuisson du pain, Ă©tait aussi le jour oĂč lâon faisait de la pĂątisserie, afin que le four nâait plus Ă ĂȘtre prĂ©parĂ© une seconde fois. Ce jour Ă©tait un jour particulier qui permettait de manger un peu mieux quâĂ lâordinaire et dâen faire profiter plusieurs personnes. 22Les versions mĂ©langent souvent le conte français avec le conte allemand. Dans une version moderne de Grimm, on rencontre la traduction de cuire » au sens transitif de Nous lâ[la galette] avons cuite hier » alors quâen allemand le verbe Ă©tait intransitif comme chez Perrault. 23Le mĂ©canisme de la serrure fut aussi remplacĂ© par des expressions plus simples Tire la bobinette, le loquet tombera », Tire la cordelette, le loquet se lĂšvera ». Parfois, la porte est dĂ©jĂ ouverte, et la question/rĂ©ponse Ă lâouverture de la porte est superflue. Les versions Ă©trangĂšres destinĂ©es aux enfants simplifiĂšrent Ă©galement cette formule. 24Les versions rĂ©centes, françaises et allemandes, ressemblent de moins en moins aux versions littĂ©raires. Comme Ă lâĂ©poque oĂč les contes Ă©taient oralisĂ©s, la langue emploie de plus en plus de tournures orales et modernes mĂ©langĂ©es Ă la langue littĂ©raire. Le chasseur, par exemple, traite le loup de vieille canaille » dans une des variantes modernes de la version de Grimm. Personnages et objets dans Le Petit Chaperon rouge 25La signification du nom Le Petit Chaperon rouge a donnĂ© lieu Ă plusieurs interprĂ©tations. Dans la version de Grimm, la plus courante est celle qui a pour origine un rituel de mai, le chaperon de fleurs reprĂ©sentant alors la couronne de mai. Ce jour-lĂ , la fillette apporte du vin Ă sa grand-mĂšre et doit ĂȘtre attentive en chemin, autant de rituels rappelĂ©s dans le conte Ă travers la prĂ©sence de cadeaux et la mise en garde de la mĂšre au dĂ©but du mois de mai, les bois Ă©taient hantĂ©s par les mauvais esprits et par des animaux redoutables. 26Le Petit Chaperon rouge dĂ©signe, en outre, la nouvelle annĂ©e, symbolisĂ©e par la renaissance de la fillette Ă la fin du conte. Dans une seconde version, le mĂ©chant » est puni une seconde fois lors dâune visite ultĂ©rieure, la fillette nâĂ©coute pas le loup et va directement chez la grand-mĂšre qui, grĂące Ă une ruse, fait tomber le loup dans une marmite pleine dâeau, alors que ce dernier voulait pĂ©nĂ©trer dans la maison par la cheminĂ©e. 27Dans le conte de Perrault, Le Petit Chaperon rouge dĂ©signe la bande dâĂ©toffe servant Ă coiffer les femmes, mais les analystes ont fourni un trĂšs grand nombre dâinterprĂ©tations. 28Chez Perrault, la figure du loup possĂšde une double signification symbolique. Dans sa moralitĂ© », lâauteur le compare Ă un homme. Lâallusion mĂ©taphorique Ă la sexualitĂ© est Ă©vidente, particuliĂšrement quand la fillette va se coucher auprĂšs du loup. 29Dans le conte de Grimm, le loup est lâanimal qui fut longtemps considĂ©rĂ© comme un mangeur dâhommes. Ce nâest pas un hasard si la mĂšre met en garde lâenfant contre les dangers de la forĂȘt. Des recherches historiques ont dâailleurs rĂ©vĂ©lĂ© que la chasse au loup Ă©tait chose courante dans les forĂȘts allemandes, alors quâelle fut longtemps un privilĂšge aristocratique en France. En outre, la peur du loup est un phĂ©nomĂšne trĂšs français. En effet, il est frĂ©quemment rapportĂ© quâaucun autre pays du monde ne considĂ©ra cet animal comme dangereux pour lâhomme. 3 Je renvoie les lecteurs intĂ©ressĂ©s par ce sujet au compte-rendu que Michel Louis, spĂ©cialiste du c ... 30Les loups, Ă lâĂ©poque prĂ©historique, sâapprochaient des tribus pour sâemparer des dĂ©chets alimentaires. Dans leur quĂȘte de nourriture, les Indiens dâAmĂ©rique du Nord considĂ©raient le loup comme un concurrent et le surnommaient FrĂšre Loup ». Dans lâhistoire de lâAmĂ©rique, on ne recense que trĂšs peu de dĂ©cĂšs causĂ©s par des loups, et dans tous les cas, lâanimal Ă©tait enragĂ©. En Europe, au Moyen-Ăge, les guerres, les famines et la peste noire firent des millions de victimes. Les morts restaient sans sĂ©pultures et les loups devinrent alors nĂ©crophages. Lâinquisition, le pouvoir monarchique, les coutumes paĂŻennes et la naĂŻvetĂ© du peuple des campagnes engendrĂšrent lâidĂ©e selon laquelle le loup Ă©tait lâincarnation du mal. Les bergĂšres nâavaient pas peur de cet animal quâelles faisaient fuir Ă coup de bĂąton. Cependant, lâobscurantisme rĂ©pandit lâidĂ©e dâaprĂšs laquelle il existait, Ă cĂŽtĂ© du loup craintif, un autre animal, dĂ©voreur dâhommes. Les nobles se gaussaient des croyances paysannes et entretinrent la croyance du loup carnassier », sachant trĂšs bien que le loup nâattaquait pas lâhomme. Le loup craint lâodeur de lâhomme et ne sâattaque Ă ce dernier que sâil est mourant, ivre ou En bref, les contes accrĂ©ditĂšrent lâimage du loup tueur, mangeur dâhommes. 31Dans le conte de Perrault, les prĂ©sents consistent en une galette et du beurre. La galette, vraisemblablement une galette des rois faite le jour oĂč le pain a Ă©tĂ© cuit, est, selon lâusage, partagĂ©e en famille le jour de lâĂpiphanie. La fĂšve porte-bonheur a engendrĂ© plusieurs expressions ou coutumes renvoyant Ă lâargent et Ă la fortune garder la fĂšve dans son porte-monnaie toute lâannĂ©e assure le bien-ĂȘtre matĂ©riel. 32Dans la version allemande, la fillette apporte du gĂąteau et du vin de nos jours, lâĂpiphanie est un jour de fĂȘte en Allemagne. Ce jour est fĂ©riĂ©, mais contrairement Ă la France, il nây a aucune tradition culinaire. En France, le vin Ă©tait une boisson courante chez les paysans. En Allemagne, cette boisson nâest pas consommĂ©e comme dans les pays mĂ©ridionaux, elle est plutĂŽt considĂ©rĂ©e comme une boisson revigorante, voire mĂ©dicinale. 33La serrure de la porte est une Ă©nigme pour les lecteurs allemands. La chevillette et la bobinette sont des termes issus de la tradition orale que Perrault a intentionnellement gardĂ©s. Ă lâĂ©poque de lâauteur, ces termes Ă©taient une forme dialectale. Bobinette » fait encore partie aujourdâhui du dialecte picard et angevin, elle sert Ă fermer des portes de bois, comme celles des granges. Chevillette » fait aujourdâhui partie du français standard. Des experts ont essayĂ© dâexpliquer le mĂ©canisme de lâouverture de la porte, mais leurs explications ne sont pas vraiment de nature Ă Ă©clairer la lanterne » des lecteurs Ă©trangers, ni mĂȘme français dâailleurs⊠Un morceau de bois rond bobinette engagĂ© Ă lâintĂ©rieur dans une cavitĂ© du jambage, tient lieu de verrou. Ă cette âbobinetteâ est attachĂ©e une petite corde qui passe par un trou de la porte et pend au-dehors, munie Ă son extrĂ©mitĂ© dâune âchevilleâ formant poignĂ©e. On tire la â chevilletteâ, la âbobinetteâ glisse et tombe, la porte sâouvre. Soriano 3. Fiche pĂ©dagogique et dĂ©roulement de lâactivitĂ© Fiche pĂ©dagogique FICHE PĂDAGOGIQUE Arguments didactiques - Les contes tĂ©moignent de lâĂ©volution ou de la rĂ©sistance des coutumes, croyances, ainsi que de lâidĂ©ologie relative aux mĆurs- Les contes nous informent sur la vie sociale dâune Ă©poque ils occupaient une position particuliĂšre au sein des communautĂ©s- Les contes jouaient un rĂŽle Ă©ducatif sous lâAncien RĂ©gime- La traduction des contes porte sur lâempreinte culturelle de la culture qui traduit- Lâapproche interculturelle dâun conte permet dâisoler un paramĂštre culturel qui dĂ©termine les points communs ou les diffĂ©rences des donnĂ©es culturelles rencontrĂ©es dans deux cultures. Cette approche fait Ă©galement ressortir les diffĂ©rents niveaux linguistiques, sociologiques et historiques dans les phĂ©nomĂšnes dâadaptation rapportables Ă lâappartenance culturelle. Objectifs gĂ©nĂ©raux - DĂ©velopper des savoirs culturels et savoir-faire interculturels- DĂ©couverte des traits de la culture française au XVIIe siĂšcle- Prise de conscience de lâĂ©criture, de la langue, du choix lexical en tant que traits culturels spĂ©cifiques dâune aire culturelle et sensibilisation aux reprĂ©sentations divergentes dâune mĂȘme rĂ©alitĂ© culturelle- Prise de conscience des spĂ©cificitĂ©s culturelles, langagiĂšres et de leur Ă©volution dans la culture maternelle DĂ©marches utilisĂ©es - Travail dâanalyse et de prospection sous forme de tĂąches recherches dâinformations culturelles dans les deux versions du conte- DĂ©marche contrastive- Traduction du conte français en allemand Ă©carts interprĂ©tatifs et raisons de leur prĂ©sence- Ălargissement pĂ©dagogique confrontation du conte de Perrault et de Grimm avec des versions plus anciennes et plus rĂ©centes- Ălargissement pĂ©dagogique tĂąche individuelle ou collective recherche de donnĂ©es culturelles et linguistiques des deux contes qui laissĂšrent leur empreinte dans la langue contemporaine, dans les publicitĂ©s, les textes littĂ©raires, etc. Supports pĂ©dagogiques - Texte original du Petit Chaperon rouge de Grimm et de Perrault- Documents bibliographiques- Elargissement pĂ©dagogiques textes issus dâautres versions françaises et allemandes et textes issus de versions Ă©trangĂšres avec des exemples de traduction ensemble de textes facilement accessibles sur Internet Langue et niveaux dâapprentissage - Langue cible niveau B2 ; langue cible niveau A2 accompagnĂ© de la langue source Ă©tude du conte allemand et du conte de Perrault traduit en allemand dont la traduction est proche de la version originale. Lâenseignant pourra fournir les explications lexicales. DĂ©roulement de lâactivitĂ© 34Ce chapitre propose une exploitation pĂ©dagogique pour lâapproche comparative des deux contes. Les activitĂ©s sont indiquĂ©es de maniĂšre chronologique, lâenseignant devra se rapporter aux rĂ©sultats de lâanalyse prĂ©sentĂ©e ci-dessus pour traiter le contenu des activitĂ©s et rechercher le matĂ©riel pĂ©dagogique nĂ©cessaire. La dĂ©marche pĂ©dagogique prĂ©sentĂ©e est facultative, libre Ă lâenseignant de choisir un autre dĂ©roulement ou dâautres activitĂ©s selon les habitudes et lâintĂ©rĂȘt du groupe-classe. 35Lâenseignant trouvera Ă©galement des activitĂ©s destinĂ©es Ă Ă©largir et Ă approfondir la thĂ©matique du Petit Chaperon rouge, ainsi que les Contes de Perrault. A. Sensibilisation thĂ©matique En tandem, les apprenants se racontent lâhistoire du Petit Chaperon rouge ou mettent lâhistoire en image individuellement. En plĂ©num, quelques apprenants racontent le conte. 36â Cette activitĂ© a pour but de faire redĂ©couvrir la version française et allemande du conte aux apprenants. En plĂ©num, lecture du conte de Perrault en français et mise en commun les apprenants comparent leurs connaissances du conte, quâils auront dessinĂ© ou expliquĂ© auparavant avec le contenu de celui quâils viennent de lire. 37â AprĂšs cette premiĂšre approche globale, les apprenants auront essentiellement exprimĂ© un ensemble de diffĂ©rences dans la chronologie de lâhistoire. En plĂ©num, lecture du conte de Grimm. B. Exploitation thĂ©matique Diviser la classe en six groupes dâapprenants selon lâeffectif de la classe. Trois groupes travailleront sur le conte de Perrault, les trois autres sur celui de Grimm. Distribuer une photocopie Ă chaque groupe sur laquelle lâenseignant aura divisĂ© les diffĂ©rentes parties thĂ©matiques du conte ou noter au tableau, au rĂ©troprojecteurâŠ. Par exemple - lâintroduction du conte ;- la mission de lâenfant ;- la rencontre avec le loup ;- le chemin pris ;- le lieu dâhabitation de la grand-mĂšre ;- la rencontre du loup et de la grand-mĂšre ;- le premier dialogue entre le loup et Le Petit Chaperon rouge ;- le second dialogue entre le loup et Le Petit Chaperon rouge ;- la fin de lâhistoire. Demander Ă chaque groupe de noter le contenu principal de chacune des parties ci-dessus. 38En plĂ©num, les apprenants font part du rĂ©sultat de leur recherche. 39â Les apprenants auront approfondi les contenus portant sur lâordre chronologique de la structure du rĂ©cit, mais sâexprimeront aussi sur les Ă©lĂ©ments ajoutĂ©s, dĂ©veloppĂ©s, voire absents dans lâune ou lâautre des deux histoires. Aider les apprenants des deux groupes Ă Ă©tablir un schĂ©ma commun relatif Ă la structure de chaque conte et qui seront ensuite reportĂ©s au tableau ou au rĂ©troprojecteur. Demander aux apprenants de donner leur opinion/impression sur le plan de la narration des deux versions et de formuler leur prĂ©fĂ©rence pour lâun des deux contes et les raisons de cette prĂ©fĂ©rence. 40â Dans une perspective interculturelle, les apprenants seront confrontĂ©s Ă deux rĂ©cits littĂ©raires, passerelles entre les deux cultures, qui les inviteront Ă pratiquer une interprĂ©tation anthropologique sur les contenus des deux textes au moyen de lâexpression orale et de lâĂ©change dâopinions. Ă ce sujet, il faudra, par exemple, veiller Ă expliquer aux apprenants le sens figurĂ© du mot ruelle » dans la moralitĂ© de Perrault passage situĂ© entre le lit et le mur dâune chambre Ă coucher. 41â Cette approche thĂ©matique permettra Ă lâenseignant dâintroduire, sous forme de questions ou de recherches Ă base dâautres documents quâil aura apportĂ©s, des renseignements sur les auteurs, lâĂ©poque et le contexte dans lesquels le conte a Ă©tĂ© Ă©crit pour mieux comprendre la variation thĂ©matique du conte. Sur le plan intraculturel, cette dĂ©marche fera ressortir les traits caractĂ©ristiques sociaux et historiques prĂ©sents dans le lexique, dans les coutumes et les usages collectifs. Cette recherche peut ĂȘtre proposĂ©e aux apprenants sous forme de tĂąche dans le cadre dâun travail en dehors de la classe et qui sera ensuite prĂ©sentĂ©e aux diffĂ©rents groupes. C. Exploitation linguistique En tandem, les apprenants soulignent les mots ou expressions qui leur posent problĂšme, ou quâils trouvent intĂ©ressants ou dĂ©suets dans le conte de Perrault, puis les comparent avec ceux du conte de Grimm. En plĂ©num, faire une liste de ces mots et expressions. Lâenseignant expliquera les mots nouveaux inconnus et mettra de cĂŽtĂ© ceux qui auront un apport lexicologique culturel pertinent. Les apprenants Ă©mettent des hypothĂšses quant Ă la signification des expressions et du vocabulaire. 42â Outre le problĂšme du vocabulaire inconnu, les apprenants rencontreront des tournures syntaxiques obsolĂštes, mais aussi, sur le plan interculturel, des coutumes suggĂ©rĂ©es par les mots Ăpiphanie, des mots qui accompagnent presque toujours un certain usage galette, ou encore des mots dont le contenu culturel est le rĂ©sultat de lâassociation dâun lieu Ă un produit ou Ă un objet les saucisses dans Grimm ou encore la chevillette et la bobinette dans Perrault, etc. 43â Rappelons ici que nous sommes dans le cadre dâune approche culturelle de la langue et de la culture Ă©trangĂšre et que la langue maternelle des apprenants joue le rĂŽle essentiel de vecteur et de moyen dâapprentissage. Proposer une activitĂ© ludique en demandant aux apprenants de tenter de prononcer le virelangue sur le petit pot de beurre et leur expliquer son origine. Les apprenants pourraient aussi chanter la chanson Le Petit Chaperon rouge trottinait dans les grands bois⊠». D. Exploitation des personnages et des objets En tandem, les apprenants comparent les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments dans les deux contes les personnages, les prĂ©sents apportĂ©s par la fillette Ă la grand-mĂšre, le lieu de lâaction, la rencontre avec le loup, le comportement du loup et celui de la fillette dans la maison de la grand-mĂšre. Mise en commun en plĂ©num. En tandem ou en petits groupes, les apprenants se concentrent sur la comparaison des Ă©lĂ©ments qui ont Ă©tĂ© les plus modifiĂ©s dans la version de Grimm les personnages et les prĂ©sents. Faire dĂ©couvrir la fonction culturelle de ces changements en faisant rĂ©flĂ©chir les apprenants sur les Ă©lĂ©ments distinctifs Ă partir des connaissances gĂ©nĂ©rales quâils ont des cultures française et allemande, ainsi quâĂ partir de la recherche bibliographique. 44â Cette approche est interculturelle, car elle porte sur les diffĂ©rents niveaux linguistiques, pragmatiques de la langue et sur les phĂ©nomĂšnes dâadaptation culturelle. Traduction de certains passages dâadaptation significatifs du texte français et allemand. E. Ălargissement pĂ©dagogique Ătudier les divers Ă©lĂ©ments du conte dans des versions Ă©trangĂšres en langue Ă©trangĂšre ou en choisissant une traduction fidĂšle de la version originale, puis une version adaptĂ©e lâĂ©tude intĂ©grale du texte est superflue, mieux vaut se concentrer sur le lexique ciblĂ©, repĂ©rĂ© dans les diffĂ©rences françaises et allemandes. Lecture des versions modernes du conte pour dĂ©couvrir les tournures modernes et le registre de la langue enfantine propres aux deux cultures. Prendre conscience de lâimpact culturel et linguistique du conte dans la sociĂ©tĂ© contemporaine, mĂ©dias, cinĂ©ma, etc., en Allemagne et en France analyse de documents. Faire une comparaison entre les titres des Contes de Perrault qui figuraient dans la version de 1697 et ceux qui apparurent dans la premiĂšre version des contes de Grimm, puis dans les suivantes, et rechercher les raisons de la disparition de certains Contes de Perrault. 4. Conclusion 4 Nous renvoyons le lecteur aux sujets traitant de la compĂ©tence culturelle et interculturelle » e ... 45Depuis quelques dizaines dâannĂ©es, lâaxe de recherche dans les domaines de lâenseignement/apprentissage des langues est passĂ© dâune perspective communicativiste Ă une perspective plus humaniste ; mais en thĂ©orie et en apparence, seulement. Bien que les publications du Cadre EuropĂ©en Commun de RĂ©fĂ©rence Ćuvrent en faveur dâune ouverture Ă la citoyennetĂ© europĂ©enne et Ă lâintĂ©gration dâune compĂ©tence interculturelle, voire transculturelle, dans lâapprentissage des langues-cultures Ă©trangĂšres, force est de constater que lâapprentissage culturel et interculturel est absent des manuels de langue. Il ne sâagit, en effet, que dâun enseignement centrĂ© sur la transmission de contenus socioculturels sous forme de prĂ©sentation dâinformations. En expliquer ici les raisons dĂ©passerait le cadre thĂ©matique de notre article. NĂ©anmoins, nous souhaitons souligner Ă quel point il est urgent que les enseignants se penchent sur les recherches qui ont Ă©tĂ© menĂ©es en didactique dans lâapproche culturelle et interculturelle, mais aussi sur les disciplines des Sciences Humaines dans lesquelles ils nâont pas Ă©tĂ© formĂ©s, afin de rendre Ă la didactique des Langues-Cultures toute sa lĂ©gitimation4. 46Câest ce que jâai souhaitĂ© faire Ă travers lâanalyse du Petit Chaperon rouge. Ă travers la recherche de lâadaptation dâĂ©lĂ©ments socioculturels, linguistiques et idĂ©ologiques de la culture cible dans un texte littĂ©raire, les apprenants dĂ©veloppent des savoir-faire qui vont leur permettre de dĂ©couvrir et dâinterprĂ©ter un ensemble de rĂ©fĂ©rences culturelles inhĂ©rentes Ă la culture cible celle qui traduit et, en consĂ©quence, de souligner le caractĂšre ethnocentrique de tout produit culturel.
Plussur cette citation >> Citation de Jean de La Fontaine (n° 172472) - Ajouter Ă mon carnet de citations. Notez cette citation : - Note moyenne : 4.63 /5 (sur 466 votes) Si Dieu mâavait fait naĂźtre propre Ă tirer marrons du feu, certes marrons verraient beau jeu. Le Singe et le Chat, IX, 17 de. Jean de La Fontaine.