Selonla définition qu'en donne Le Petit Larousse, il s'agit de «quelqu'un qui vit en marge de la société organisée, faute de pouvoir s'y intégrer ou par refus de se soumettre à ses normes». Si on accepte ce principe, bien des individus dérogent aux normes établies: ceux qui n'ont pas Internet, pas de téléphone cellulaire ou pas de Tour d'horizon de l’actualité littéraire du moment à la découverte de 5 bons romans à dévorer. Regardez-nous danser de Leïla SlimaniAprès avoir publié l’année dernier Le Pays des autres , Leïla Slimani poursuit sa saga marocaine en dévoilant Regardez-nous danser. Si le premier livre relatait la rencontre, le mariage et l’installation d’une jeune Alsacienne sur les terres de son époux marocain, ce second tome décrypte, en particulier, l’évolution de ses enfants, nettement plus privilégiés, mais toujours tiraillés entre deux cultures et visions du monde sur fond de période 68. Soit une épopée familiale au cœur d’un Maroc en plein bouleversement politico-social et qui décrit avec finesse, ses contradictions, ses couleurs, ses mœurs, ses paysages, ses odeurs et sa danser de Leïla SlimaniConnemara de Nicolas Mathieu Il avait déjà remporté le prix Goncourt avec Leurs enfants après eux, Nicolas Mathieu revient cette année avec Connemara. De son livre précédent, on retrouve en exergue le Grand Est, mais aussi la question épineuse du déterminisme quand les rêves d’adolescence se heurtent aux plafonds de verres sociaux et à la réalité d’un monde capitaliste où le tertiaire s'impose dans des milieux modestes. Entre passé et présent, d’ados boudeurs qui subissent les limites d’une région isolée, réveillés par leur désir, aux adultes à la vie familiale plus ou moins satisfaisantes. Les descriptions sont d'une justesse rare. Connemara de Nicolas Mathieu La fille de Deauville de Vanessa SchneiderLe dernier roman de Vanessa Schneider propulse les lecteurs au coeur de l'épopée d'Action directe. Ce groupe terroriste communiste formé dans les années 80 qui multiplie alors les attentats, braquages et autres actes de terreur à travers la France. Avec en particulier à sa tête une jeune femme surnommée par la police la fille de Deauville », née dans un quartier cossu, de sa tracte à son arrestation. Ou comment raconter la violence de cette révolution utopiste, entre rêves de liberté et revanches sociales. Prenant. La fille de Deauville de Vanessa SchneiderNom de Constance Debré "J’ai un programme politique. Je suis pour la suppression de l’héritage, de l’obligation alimentaire entre ascendants et descendants, je suis pour la suppression de l’autorité parentale, je suis pour l’abolition du mariage, je suis pour que les enfants soient éloignés de leurs parents au plus jeune âge". Après Play boy où elle faisait son coming out et Love Me tender où elle décryptait son rapport à l'amour maternel, Constance Debré dévoile, ce printemps, Nom. Une autofiction toujours aussi engagée qui explore l'enfance et notre rapport compliqué à cette dernière. Si l'on est pas toujours d'accord sur tout, elle soulève des problématiques et questions intéressantes. Le rôle discutable que la psychanalyse lui dédie, nos rapports à nos parents… Et invite, en parallèle à considérer son mode de vie quasi nihiliste en marge de notre société consumériste. Nom de Constance Debré Anéantir de de Michel Houellebecq Attendus comme le messie, les livres de Michel Houellebecq sont partout dès la première seconde de leur sortie. Globalement plus boudé par la critique que ses romans précédents, l’auteur nous propulse dans les années 2027, en plein période électorale, mêlée à une crise familiale complexe et des attaques informatiques. Les amateurs de la plume et du cynisme Houellebecquiens apprécieront sûrement. Anéantir de de Michel Houellebecq Retrouvez sur le 5 livres féministes qu'il faut avoir lus dans sa vieLes cinq écrivaines françaises les plus prometteuses du moment
Lephotographe Antoine Bruy est parti à la rencontre de ceux qui ont choisi de vivre en marge des villes et de leurs fracas. C’est autant une série de portraits que le carnet de bord d’une
AccueilArtsLe photographe Antoine Bruy est parti à la rencontre de ceux qui ont choisi de vivre en marge des villes et de leurs autant une série de portraits que le carnet de bord d’une année sur la route. Ce sont bien sûr les paysages, les points de vue époustouflants, mais également ces traces de vie dans une nature luxuriante qu’Antoine Bruy a tenté de documenter avec Scrublands “les brousses” en français. La série du jeune photographe lillois a rapidement attiré l’attention d’une foule de médias anglo-saxons désirant l’interroger sur son rapport avec cet “objet” singulier, mais également connaître l’histoire derrière cette galerie de de routeC’est le hasard et le voyage qui ont amené Antoine Bruy à Scrublands. D’abord en stop à travers les campagnes françaises, le photographe rencontre pour la première fois l’objet qu’il tentera d’appréhender quelques années plus tard. C’est ensuite en Australie, au cours d’un séjour dans une ferme, grâce au réseau WWOOF pour “World Wide Opportunities on Organic Farms” qu’il précise son projet de reportage et planifie le voyage qui en 2010 et 2013, grâce au réseau, Antoine Bruy visitera de nombreuses fermes et vivra même un an sur la route en Europe, passant de fermes en fermes.“Pour ce qui est du réseau WWOOF, un site internet répertorie toutes les annonces des fermiers qui se proposent d’accueillir des gens. À partir de là, j’ai choisi certains types de fermes j’ai commencé à m’intéresser à des éleveurs qui faisaient du bio, puis aux gens qui avaient une activité agricole et surtout, qui élevaient sans l’intention de vendre.”Les photos du diplômé de l’école nationale des arts visuels de Bruxelles sont plus que documentaires. Flirtant avec la sphère de l’intime, elles dévoilent un mode de vie autant que des scènes que l’intéressé n’aurait pu capturer sans être pleinement en immersion. Et il ne s’en cache pas.“Quand j’arrivais dans une ferme, je ne disais pas que j’étais photographe. C’était important pour moi d’avoir un premier contact et de voir s’il y avait une alchimie avec les personnes que je désirais photographier. C’est ce qui m’intéresse dans la photo tisser des liens avec des gens et prendre des images que je n’aurais pas pu prendre autrement.”Certains clichés en sont un témoignage poignant.“Je voulais photographier l’autosuffisance, pas l’autarcie !”Face à ces populations, c’est un sujet particulier que l’artiste voulait traiter et tout un tas de fils philosophiques qu’il voulait tirer comment peut-on vivre à l’écart des villes et de leurs fracas ? Quelles sont les raisons et la nature de cet exil ? De quoi est-il fait et comment ces populations parviennent à survivre à l’écart de tout, dans des territoires qui semblent hostiles pour le commun des “citadines” ? Autant de questions qu’Antoine Bruy a éprouvées au contact des fermiers qu’il a rencontrés.“Aucune personne n’était complètement exilée, ne serait-ce que parce qu’ils accueillaient des Woofer… La thématique que j’aborde dans cette série reste celle de l’autosuffisance, pas de l’autarcie. Pour ce qui est de l’exil en tant que tel, les situations étaient assez disparates certains avaient fait des choix extrêmes – pas de machines, pas de pétrole – mais la plupart possédaient des ordinateurs, des portables. De manière générale, cet exil était fait pour des raisons militantes.”Des fermes isolées des campagnes européennes et leurs galeries de visages, Antoine Bruy est depuis passé à une série tout aussi documentaire, mais peut-être plus ancrée dans la réalité politique de l’époque. Avec Behind the Bushes, le jeune homme désire offrir un visage plus “laudatif” aux Roms. Une démarche assez proche de Scrublands, malgré les différences manifestes entre les deux objets. Le photographe commente “Il y a un lien évident entre les deux séries, ne serait-ce qu’en termes d’architecture. J’ai essayé de montrer dans les deux cas comment ces gens sont acteurs de leur propre habitat. Je trouvais que c’était une manière intéressante de poser la question de leur survie. On appelle ça de l’autoconstruction. Dans le cas des Roms, j’ai trouvé ce biais’ intéressant pour sortir d’une description misérabiliste de cette population.”Froids, bruts, les clichés d’Antoine Bruy interpellent. En raison du sujet qu’ils traitent, bien évidemment, mais aussi pour leur qualité esthétique. C’est à l’essence des personnalités rencontrées qu’il s’attaque, à ce qui fait leur intimité la plus cachée. Il traque leur personnalité dans les moindres poses, les habitudes, les expressions du visage, la rencontre des de la teneur politique qu’on peut leur attribuer, ces photographies ne semblent être que le témoignage des manières qu’a l’être humain de répondre aux défis du milieu qu’il habite. Elles sont le journal de la survie de populations particulières, mais aussi une fenêtre sur une alternative ou une altérité qu’on se cache bien trop des clichés d’Antoine Bruy sont disponibles sur son voir aussi sur Konbini
Acheterlocal et éthique. Si un.e artiste veut créer de la merch à partir de vêtements neufs, il y a toujours moyen de faire des choix de
Bonjour, Comme vous avez choisi notre site Web pour trouver la réponse à cette étape du jeu, vous ne serez pas déçu. En effet, nous avons préparé les solutions de Word Lanes Mode de vie des artistes en marge de la société . Ce jeu est développé par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisés, les mots sont à trouver à partir de leurs définitions. Nous avons trouvé les réponses à ce niveau et les partageons avec vous afin que vous puissiez continuer votre progression dans le jeu sans difficulté. Si vous cherchez des réponses, alors vous êtes dans le bon sujet. Solution Word Lanes Mode de vie des artistes en marge de la société Vous pouvez également consulter les niveaux restants en visitant le sujet suivant Solution Word Lanes BOHÈME Nous pouvons maintenant procéder avec les solutions du sujet suivant Solution Word Lanes 243. 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Erwan Dubarry-Baete, membre de la nouvelle équipe reconstituée depuis mars 2016, a présenté l'association créée en 1996 et soucieuse de faire de l'éducation populaire en organisant des débats, des expositions et autres manifestations culturelles. Le sujet abordé ce soir-là concernait le revenu de base, une idée de plus en plus médiatisée en France. La question est importante à l'heure où de nombreux mouvements sociaux agitent la France où, par ailleurs, la révolution numérique est en cours. En effet, le temps libéré par les ordinateurs et les robots diminue le besoin de main d'oeuvre et rend l'humain plus disponible. Cette évolution pose des questions sur le partage du temps de travail et des richesses. Face à cela, des réponses existent comme le revenu de base présenté ce soir-là par Arthur Mignon du Mouvement Français pour un Revenu de Base MFRB et le salaire à vie, thème du film d'Usul, commenté par Nadja Martinez, présidente du Quai. de gauche à droite Nadja Martinez, Erwan Dubarry Baete, Arthur Mignon Arthur Mignon a souligné le caractère exceptionnel d'un débat de ce type où les deux réponses étaient confrontées. Ayant rejoint le Mouvement en 2015, il a repris le groupe local de Périgueux. Pour introduire son propos, il a lu la présentation d'une pièce jouée le 3 mai dernier, au Palace à Périgueux, Relaps, dont nous avons rencontré le metteur en scène il y a quelques mois Evoquant la génération Y, elle met en scène des personnages "nés dans les années 80 et élevés avec la garantie que leur vie serait meilleure que celle de leurs parents, ils n'ont pas d'accès au travail, ou de façon précaire. Au fait, en veulent-ils vraiment un?". Membre de cette génération, Arthur Mignon a expérimenté les affres de "l'assistance sociale" où il s'agit avant tout de mettre les usagers sur le chemin de l'emploi, considérant qu'il est leur unique besoin, négligeant des besoins aussi importants que la culture, par exemple. Se référant à Thomas More qui décrivait déjà au XVIè siècle comment le pouvoir canalisait le peuple en lui évitant d'accéder à l'argent et à la liberté, il a montré que le revenu de base permettait de remettre en cause les rapports de domination en jeu où le peuple était contraint de vendre sa force de travail et où les banques étaient toutes-puissantes. Poursuivant ses références historiques, il a cité Thomas Paine, un révolutionnaire anglo-américain, élu député à l'Assemblée Nationale en 1792 qui souhaitait contribuer à la démocratie effective alors que c'est la démocratie représentative de l'Abbé Sieyès que l'Histoire a retenue. image extraite de Pour Thomas Paine, auteur de La justice agraire 1795, il n'y avait de démocratie que si les citoyens étaient économiquement libres et disposaient donc de revenus. En cela, il était proche des idées des physiocrates la richesse provenait de la terre et quand on en disposait pas, il était nécessaire de bénéficier d'une indemnisation qui assurait sa subsistance et permettait de rétablir l'égalité de moyens entre les possédants de la terre et les autres. Ces idées novatrices de la période révolutionnaire ont été reprises au XXè siècle mais parfois détournées. L'économiste libéral, Milton Friedman, a proposé un crédit d'impôts tandis que Paine parlait d'une dotation versée à la majorité. L'idée de revenu de base a vraiment pris de l'ampleur dans les années 1970-80. Au Canada, elle a été expérimentée dans une ville pendant plus de 10 ans. Dans les années 1980, l'économètre Yoland Bresson a lancé avec Henri Guitton l'Association pour l'Instauration du Revenu d'Existence AIRE. C'est Marc de Basquiat qui a pris la présidence à sa mort en 2014. En 2013, c'est Gaspard Koenig qui a fondé le think-tank GénérationLibre et publié Liber, un revenu de liberté pour tous Ce sont des auteurs libéraux qui ont mauvaise presse chez les progressistes, a expliqué Arthur Mignon, mais c'est la vision la plus connue du revenu de base. Au sein du MFRB, créé le 3 mars 2013, dans le contexte de l'initiative citoyenne européenne pour le revenu de base, il existe un large spectre de propositions. Ainsi, Baptiste Mylondo, écologiste, qui a beaucoup échangé avec Bernard Friot, défenseur du salaire à vie, estime que si l'on se base sur le PIB, le revenu disponible par habitant serait de plus de 1000 euros par mois pour un partage strictement égalitaire, soit plus du double de la proposition de GénérationLibre. Tandis que le premier estime que l'impôt sur le revenu peut être financé dès le 1er euro gagné, le second souhaite la conservation d'un modèle progressif où les plus pauvres ne seront pas taxés et préconise l'instauration d'une dernière tranche d'impôt sur le revenu à 100%. Selon Baptiste Mylondo, le revenu de base tel qu'il l'envisage remet en cause le chômage comme une institution artificielle qui maintient la population dans la peur du lendemain. Elle est compatible avec la capitalisme mais en ébranle tous les fondements. Quant à André Gorz, présenté par Arthur Mignon comme un philosophe éco-socialiste, il était favorable au partage du temps de travail une libre répartition du nombre d'heures affectées pour la vie active. Puis, il s'est rangé du côté d'un revenu de base inconditionnel sans contrepartie en constatant que raisonner par nombre d'heures de travail n'avait plus de sens dans un contexte post-fordiste. Il était une remise en cause des fondements du capitalisme mais pas de la monnaie dont les Etats n'avaient plus le monopole de création. Les banques commerciales la créaient grâce au crédit constitué de 3 parties l'emprunt lui-même, les intérêts, qui servent surtout à enrichir les banquiers mais aussi à produire des pièces et billets, et les assurances sur le crédit pour se prémunir des défauts de paiement et protéger les profits. Le système perdurait du fait de l'existence du crédit. Ces notions ont été développées par Gérard Foucher dans Les secrets de la monnaie et qui a donné une conférence gesticulée à Périgueux en 2014. Il propose de remplacer la monnaie dette par une monnaie libre de dette la monnaie à dividende universel. Quant à Stéphane Laborde, il développe la Théorie relative de la monnaie. Il pense qu'il ne faut pas confier le monopole de la création monétaire aux banques mais aux individus sous forme d'un revenu de base. La monnaie serait créée avec ce revenu. Plus la masse monétaire est importante, plus le montant du revenu de base versé régulièrement à chaque partie prenante du système est élevé. L'unité de compte est le revenu de base lui-même. Quant à l'association Positive Money, elle lutte contre le programme d'assouplissement quantitatif Quantitative Easing lancé par la Banque Centrale Européenne et milite en faveur d'une politique alternative la BCE financerait des investissements publics ou distribuerait de l'argent à tous les citoyens sous forme d'un revenu de base. Pour Arthur Migon, alors que dans le système actuel, on définit qui a droit à l'argent redistribué, avec les monnaies libres à dividende universel, tout le monde a droit à l'argent de façon inconditionnelle. Donner ce revenu aussi aux riches casserait le rapport de domination que l'argent entretient, un de ses rôles fondamentaux au-delà de couvrir un besoin. Pour l'intervenant, instaurer un système de gratuité où il n'existe plus de fraudeur ni de voleur est une manière d'abattre la société de classe. Nadja Martinez a ensuite commenté le film. Le salaire à vie est l'une des options possibles pour changer le système. Il n'est pas question de le mettre en opposition avec le revenu de base, d'autant que tous deux ont les mêmes ambitions se libérer du marché de l'emploi, déconnecter la population de son aliénation à la surproduction marchande en tant que producteur et consommateur, permettre de faire des choses qui paraissent utiles, décider de ce que l'on produit, comment et pourquoi. Selon elle, le salaire à vie va plus loin dans son rapport au capital et semble plus long à mettre en place que le revenu de base, parce que celui-ci pose simplement la question du partage des richesses. Le Quai s'est intéressé à cette question car il renvoie à la situation des artistes qui bénéficient en France du régime de l'intermittence. Celui-ci reconnaît un temps de création qui doit être rémunéré sans que cela génère immédiatement une production. En son absence, la création risque d'être l'apanage d'un groupe de rentiers loin de la contre-culture et peu enclin à soulever des questions qui traversent une société de classe. La présidente du Quai a ensuite choisi de préciser des termes abordés dans le film, comme celui de la valeur ajoutée qui est produite par les forces de travail et représente le chiffre d'affaire d'une entreprise, ses consommations intermédiaires déduites. Le capital est rémunéré sous forme de dividendes et d'intérêts d'emprunts qui représentent 700 milliards pour 2000 milliards produits, le reste étant redistribué en salaires et cotisations. En mettant fin à la propriété lucrative, on met fin à cette ponction et le travail est envisagé comme une activité et non comme un emploi qui enlève le statut de producteur quand on n'en a plus. Dans le salaire à vie, le travail englobe toutes les activités humaines comme productrices de valeur d'usage. La cotisation est préférable à l'impôt car celui-ci est ponctionné sur les revenus une fois distribués distribution secondaire tandis que le premier l'est par distribution primaire. L'impôt implique de reconnaître la propriété privée lucrative. Les cotisations étant prélevées sur la valeur ajoutée, elles ne sont pas une dépense, idée véhiculée par les médias dominants, mais une redistribution, d'autant plus si l'on reconnaît la valeur d'usage et la production non marchande dans la valeur économique. La propriété lucrative ayant disparue, les travailleurs deviennent propriétaires de leurs moyens de production. Réseau salariat est une association d'éducation populaire visant l'institution d'un statut politique du producteur, donnant droit à un salaire à vie attaché à la qualification personnelle qui donne donc un salaire différent. Suite à cette intervention, le débat était lancé avec la salle. Une question a été posée sur la position des gouvernements concernant ces sujets. En Suisse, une votation a eu lieu le 5 juin pour inscrire ou non le revenu inconditionnel et universel dans la Constitution et instaurer ensuite une loi mais elle a rejeté le projet. En France, le Premier ministre, après avoir parlé de revenu de base ciblé, a évoqué un revenu universel. Le MFRB a quelques défenseurs parmi les députés de gauche comme de droite qui ont fait des propositions de loi ou amendements mais pour l'instant sans suite. On peut citer Frédéric Lefebvre des Républicains, Delphine Batho, Isabelle Attard, proche de José Bové. La stratégie du MFRB se situe aussi à l'échelle régionale et locale. EELV a lancé une étude de faisabilité pour automatiser le RSA sans que l'usager n'ait de démarches à faire. C'est un premier pas vers l'instauration de ce revenu. Logo du Mouvement Français pour le Revenu de Base Un bibliothécaire fonctionnaire a témoigné de sa situation ayant vu sa bibliothèque fermée, et privé de tâche, il est devenu malade de ne pas travailler. Il constatait qu'il était plus actif en arrêt maladie qu'au travail. A l'inverse, une travailleuse sociale a déclaré être "en suractivité" et s'est dit intéressée par ce revenu qui lui permettrait d'envisager son travail différemment, notamment en l'orientant vers un accompagnement plus humain, moins axé sur l'évaluation des situations de personnes susceptibles de rentrer ou non dans des dispositifs. Une fois le revenu de base acquis, on en ferait que l'on voudrait car il serait neutre non assorti d'obligations. Une autre membre du public se présentant comme "en marge du marché de l'emploi" a insisté sur l'importance de ce revenu qui permettait de favoriser le développement personnel, dont étaient soucieux un nombre croissant d'individus, a constaté Erwan Dubarry Baete. Le débat a ensuite porté sur le salaire à vie différent en fonction du grade, sachant que le 1er grade commencerait à 1500 euros. L'idée développée par Bernard Friot lui aurait été inspirée par sa propre situation de fonctionnaire universitaire. Bernard Friot Nadja Martinez a expliqué que l'évolution de ces grades et les rémunérations afférentes seraient décidées démocratiquement. Une personne a considéré que le revenu de base laissait la possibilité de prendre un travail ou pas et permettait de renouer avec une certaine liberté telle qu'elle existait dans les années 70, évoquée par une autre personne. Arthur Mignon est revenu sur les deux modes de financement du revenu de base les prélèvements obligatoires comme les impôts et la réforme de la création monétaire qui ne serait plus le privilège des banques formant actuellement une sorte d'"Etat financier". La création de la monnaie se ferait en dividende universel. L'Association pour l'économie distributive plaidait dans ce sens. Erwan Dubarry Baete, se voulant rassembleur sur les deux propositions du salaire à vie et du revenu de base en montrant qu'elles permettaient toutes les deux de pouvoir subvenir à ses besoins, s'est demandé, malgré tout, si le revenu de base n'était pas la roue de secours du capitalisme. En effet, pour le Medef, le revenu de base permettrait de diminuer le salaire minimum. Par ailleurs, croire que l'on retrouverait le plein-emploi était une hérésie. Les questions de l'activité et de l'emploi ont été ensuite distinguées, la situation de chômage n'empêchant pas d'être actif dans la société, par exemple. Une personne a ainsi déclaré qu'elle n'avait "pas envie de travailler mais de contribuer". Plusieurs intervenants ont semblé d'accord pour affirmer la nécessité de se libérer du capitalisme, de sortir de l'esclavage. Un homme s'est toutefois montré pessimiste en faisant allusion à la loi El Khomry qui risquait de détruire la sécurité au travail et ne voyait pas comment le revenu de base pourrait advenir dans la société telle qu'elle fonctionnait. Puis, le débat s'est réorienté sur la question de la monnaie qui aurait pu faire l'objet d'une soirée entière de discussions. Elle était éminemment politique, supposait une refonte de la société. Pour Arthur Mignon, instaurer la gratuité de l'argent était une manière de saper les bases culturelles de la société et de détruire le clivage entre les sans-emplois et ceux qui y avaient accès. La remise en cause du capitalisme était plus longue. Une jeune femme impliquée dans une association où se côtoyaient salariés et bénévoles a montré combien, au regard des missions de cette structure, ce qui importait était la conviction de chacun, pas le statut. Le revenu de base permettrait d'être libéré de ce rapport au salariat et de se concentrer sur le sens du travail lui-même. Arthur Mignon a conclu la soirée par quelques citations à méditer et Nadja Martinez a rappelé le souci du Quai d'oeuvrer à l'éducation populaire et d'accéder gratuitement à la culture. Cette soirée-débat en était un exemple. Texte et photos sauf copyright contraire Laura Sansot OvVn.
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